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Panthéon charivarique

Début 1838, Benjamin entama la série de portraits-charges intitulée « Le Panthéon charivarique ». Cette série  publiée de 1838 à 1842 dans Le Charivari, puis sous forme d’albums tirés à part, va connaître une large diffusion  et asseoir sa notoriété jusqu’à nos jours.

Elle contient les portraits-charges d’une centaine de célébrités de l’époque du monde de la littérature et des arts. Ces portraits inaugurent le procédé dit de « la grosse tête » sur un petit corps, procédé qui, par la suite, sera  souvent repris par d’autres dessinateurs. Ils sont assortis d’un petit texte rimé, composé et calligraphié, non sans  talent, par Benjamin lui-même.

Beaucoup de ces personnages sont oubliés, mais d’autres sont toujours bien présents comme Balzac, Hugo,  Gautier, Dumas, Daumier, Delacroix, Grandville, Gavarni. Pour clore la série des portraits, Benjamin s’est dessiné  lui-même, perché sur une échelle, dessinant sur la façade du Panthéon et conspué par ses modèles rassemblés à  ses pieds.

Il ne s’agit pas de caricatures mais de portraits-charges, très ressemblants, qui accentuent certains traits  physiques du personnage représenté. A ce sujet, le peintre Augustin Grass-Mick note que « le portrait-charge est  plus artistique et plus ressemblant que la plus belle des photos, qui fige toujours son modèle à l’heure et à la minute  de la pose. Benjamin fut le premier à exprimer pour les journaux des caractères pouvant faire naître un jugement,  bon ou mauvais, sur ses modèles, mais aussi son dessin savant était digne des plus beaux portraits de maîtres. »

Dans le même sens, Henri Béraldi écrit dans son ouvrage Les graveurs du 19esiècle : « y a-t-il rien de plus vrai,  par exemple que Berlioz, désigné ici sous le nom de l’auteur de Malvenuto Cellini, par allusion à la chute  retentissante de son Benvenuto ; Marco de Saint-Hilaire, chantant une sérénade devant une statuette de Napoléon  juchée sur une pile de « Blagues sentimentales »; Victor Hugo superbe, assis sur ses poèmes, accoudé aux tours de  Notre-Dame, les pieds sur les théâtres et sur l’Académie et Gavarni, d’un dandysme extraordinaire, que nul portrait  n’a si bien rendu…. »

Les célébrités les plus connues

Eugène Sue par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Eugène Sue (1804-1857)
Publié dans le Charivari du 06/05/1842
Collection privée

« Sur la mer littéraire, orageuse parfois, En habile marin navigue Eugène Sue.
Sans l’arrêter jamais la critique déçue,
Voit sa plume filer un succès tous les mois. »

Durant sa jeunesse, Eugène Sue fut chirurgien de la Marine et navigua durant trois années dans les mers du Sud, avant d’aborder avec succès la carrière de romancier et d’auteur dramatique.

Assis sur le pont d’un navire, en train d’écrire, il est entouré de ses principales œuvres et notamment de ses romans maritimes, d’un style inspiré, qui eurent un grand succès comme : Kernok le Pirate, Atar-Gull, La Salamandre.

Par contre, son Histoire de la Marine en 5 volumes fut un échec.

Paul Gavarni par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Paul Gavarni (1804-1866) - Guillaume, Sulpice Chevalier, dit -
Publié dans le Charivari du 21/11/1839
Paris-Musées, Maison de Balzac

« ‘Je veux que mon crayon aux allures faciles,
De goût et d’esprit lutte avec les plus habiles,
Elégant plus que tous et fin parmi les fins’,


A ce but, dès l’abord, Gavarni voulut tendre ;
Il a su le toucher et l’on devait l’attendre : 
N’a-t-il pas réussi toujours dans ses
desseins ? »

Gavarni est représenté en tenue de dandy.

Dessinateur de talent, il représenta dans de nombreuses lithographies, avec légèreté et finesse, la vie parisienne, ses fêtes et ses élégances.

Citons parmi ses nombreuses séries lithographiques : Les Lorettes, Les Enfants Terribles, Le Carnaval à Paris.

Eugène Delacroix par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Eugène Delacroix (1798-1863)
Publié dans le Charivari du 29/03/1839
Paris-Musées, Musée Carnavalet

« Eugène Delacroix, pinceau riche et sauvage,
Sait donner de la vie à ses moindres tableaux
Mais il faudrait l’empêcher de peindre à son image
Car ses succès alors seraient beaucoup moins beaux. »

Eugène Delacroix est ici représenté en train d’esquisser la silhouette de sa Médée furieuse, tableau exposé au Salon du Louvre de 1838, qui connaîtra un vif succès (actuellement au Musée de Lille). Le quatrain sous le dessin reflète l’admiration de Benjamin, qui était aussi peintre, pour l’art de Delacroix. Les qualificatifs riche et sauvage font allusion à l’utilisation de couleurs vives dans ses tableaux et au choix de scènes animées. La référence au physique de Delacroix fait sans doute partie de l’exercice obligé du portrait-charge.

En 1839, date du portrait-charge, Delacroix était, à quarante ans, un peintre reconnu et ses tableaux étaient souvent acquis par l’Etat. Représentant du romantisme en peinture, il n’en restait pas moins sujet à la critique  virulente des tenants du classicisme.

Alexandre Dumas par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Alexandre Dumas (1804-1866) - Alexandre Davy de la Pailleterie, dit -
Publié dans le Charivari du 28/09/1838
Paris-Musées, Maison de Victor Hugo

« Alexandre Dumas erre pour nous donner
Ses impressions de voyages.
Le public est si content de l’ouvrage
Que toujours il voudrait je gage,
Envoyer l’auteur promener. »

Ce dessin nous montre Dumas en tenue d’alpiniste, marchant de sommet en sommet et enjambant un torrent. Il porte sous le bras son ouvrage « Impressions de voyage » qu’il vient de publier et qui décrit la Suisse (1837).

On remarque, attaché à sa veste, un sac de « blague » qui vise son goût pour les anecdotes, parfois fantaisistes.

Dumas, de taille élevée, de stature puissante, conservait quelques traits de ses origines africaines dont son abondante chevelure crépue. Alexandre Dumas était un des plus fervents adeptes de Victor Hugo et défenseur du drame romantique, dont il fut même le précurseur.

Charles Philipon par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Charles Philipon (1800-1862)
Publié dans le Charivari du 14/03/1838
Paris-Musées, Maison de Balzac

Charles Philipon, opposant irréductible au roi Louis-Philippe, créa la revue La Caricature en 1830 et le quotidien Le Charivari en 1832.

Au bas de cette caricature, dessinée par Benjamin dans Le Panthéon charivarique, figure le quatrain suivant :

« On sait que la Caricature
Pour père a Philipon. Si c'était moins constant,
On n'en douterais plus devant sa portraiture,
A sa fille il ressemble tant. »

David d’Angers (1789-1856) - Pierre-Jean David, dit -
Publié dans le Charivari du 26/04/1839
Paris-Musées, Maison de Balzac

« Le Panthéon, à défaut de grands hommes,
Denrée un peu trop rare à l’époque où nous sommes,
Grâce à David (d’Angers) offre au moins au regard
Son beau fronton, vrai chef d’œuvre de l’art.
De l’Institut puisse ce digne membre,
Passant par l’atelier, arriver à la Chambre ! »

Sculpteur, peintre, membre de l’Institut de France, David d’Angers réalise, en 1837, le nouveau fronton du Panthéon.

On le voit sur le dessin dévoilant son œuvre.

Il sera bien élu à la Chambre des députés en 1848.

Ce nouveau fronton inspirera Benjamin pour le titre de son Panthéon charivarique et dans son autoportrait, il se représentera dessinant sur la façade du Panthéon.

David d'Angers par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Honoré de Balzac (1799-1850)
Publié dans le Charivari du 12/10/1838
Paris-Musées, Maison de Balzac

« Balzac, nourri de gloire, est cependant bien gras.
Par malheur ses succès ne lui ressemblent pas. »

Un des portraits célèbres de Balzac. Ce dernier avait adopté la robe de bure des moines chartreux comme vêtement de travail lors des longues séances nocturnes d’écriture de ses romans. L’air réjoui et jovial de Balzac contraste avec la sévérité de l’habit. On notera ses célèbres babouches orientales. A cette époque Balzac, qui était quelque peu enrobé, avait des dettes qui le conduiront même en prison. D’où le texte rimé sous le dessin. 

Balzac portait une ample chevelure noire, son physique était assez ingrat ; petit, rondelet, le cou ramassé, la tête semblant posée sur les épaules, il était aussi affligé d’une mauvaise dentition. Mais, l’animation de son visage, ses yeux noirs, pailletés d’or, et son regard brûlant et malicieux faisaient oublier ces disgrâces physiques.

Très soucieux de son image, sans méconnaître ses imperfections, il était très critique envers les portraits que l’on faisait de lui, mais le dessin de Benjamin ne lui avait, semble-t-il, pas déplu.
En effet, selon une anecdote, Balzac se serait lui-même crayonné sur l’album de la comtesse Bolognini, dans son salon à Milan, en imitant le dessin de Benjamin. Balzac aurait également connu Benjamin et a donné le nom de Roubaud au personnage du médecin, dans son roman « Le Curé de village » (1841).

Honoré de Balzac par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique
Honoré de Balzac (couleur) par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Honoré de Balzac - couleur : second tirage, sur blanc, 1842
Collection privée

Avec un texte modifié, Balzac étant revenu à meilleure fortune :

« Certain que les succès l’engraissent, dans sa lutte ;
En désirant fort s’amincir,
Balzac de tems en tems [sic]se permet une chûte
Mais de nouveaux succès l’empêchent de maigrir. »

Le portrait de Balzac parut également, sous forme de contrefaçon, dans le Charivari belge.

Dans son ouvrage «Balzac, Qui êtes- vous » (éditions, Ipagine - 2018), Christian Galantaris, spécialiste reconnu , répertorie et commente les portraits de Balzac, dont ceux dessinés par Benjamin dans différentes caricatures .

Benjamin Roubaud (1811-1847)
-  Joseph, Germain, Mathieu Roubaud, dit -
Publié dans le Charivari du 06/06/1842
Paris-Musées, Musée Carnavalet

« De ce grand monument, l’architecte inconnu,
Dépose ici le masque et se montre à la ronde
Malgré la rancune profonde
De bien des gens atteints par son art ingénu,
Il n’en est pas moins devenu
Le Benjamin de tout le monde.»

Ce portrait est le dernier de la série des cent du Panthéon charivarique. Sur son échelle, Benjamin dessine, sur la façade du Panthéon, le portrait de Victor Hugo, après avoir achevé ceux de Balzac, Janin, Gavarni…Il a aussi inscrit sur la façade la paraphrase « Aux grands hommes, la charge reconnaissable ». A ses pieds, la foule hurlante et menaçante des célébrités qu’il a caricaturées. Le comédien Bardou efface son portrait et l’on aperçoit le bâton de la Censure.

Dans ce petit texte rimé, il se baptise le « Benjamin de tout le monde », c’est-à-dire le bien-aimé de tout le monde. En Provence, le prénom de Benjamin avait, en effet, le sens d’enfant chéri. Son véritable prénom était Mathieu, mais dès l’enfance il fut appelé Benjamin, prénom qu’il garda toujours.

Autoportrait de Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique
Victoir Hugo par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Victor Hugo (1802-1885)
Publié dans le Charivari du 24/12/1841
Paris-Musées, Maison de Victor Hugo

Sans doute le portrait le plus connu du Hugo de la période romantique. Adossé aux tours de Notre-Dame, assis sur ses œuvres, il soutient son front immense. Ses admirateurs lui mettent un pied à l’Académie (Panthéon) et l’autre sur le Théâtre Français. En bas, au centre, sur une échelle, des petits personnages entassent dans un coffre des sacs d’or.
A droite, on aperçoit un sabbat de sorcières, allusion au recueil de jeunesse « Odes et ballades ».

Le commentaire du critique d’art Eugène Bouvy (en 1902) nous restitue bien la dimension de ce dessin : « il ne faut pas critiquer les dessinateurs qui voient si juste et si loin ; ce beau dessin a bien sa valeur, autrement de valeur que plus d’un portrait officiel. D’un trait il résumait la vie de l’homme, sa marche à travers les événements, sa course glorieuse et c’était bien peu de malice que de montrer les fantômes, les diableries, les sorcières des Odes et Ballades qui avaient fait la fortune de l’écrivain. »

Critique malicieuse de l’opportunisme politique bien connu du Victor Hugo de l’époque, au sommet de la tour gauche de Notre-Dame on distingue trois oriflammes portant respectivement les inscriptions « Ode à la Restauration », « Ode à la Révolution de Juillet », « Ode à l’Empire ».

« Hugo !!!
Cet homme
In folio
Dégomme
Rimeurs
De Rome
Auteurs
Qu'on nomme
Ailleurs

Sa puissance
Est immense
Il condense
Mort et danse
Rire et pleurs
Il mélange
L'homme et l'ange,
Et la fange
Et les fleurs

Il est grand, il est grand mes frères
Il a sous ses pieds les palais
A ses genoux les ministères,
Sous la main les sociétaires
De ce bon théâtre français,
Son vaste front rayonne et verse la pensée
Sur la foule qui boit, attentive et pressée,
La manne de son verbe et le bruit de sa voix.
Car lui, c'est l'Empereur! - Les autres sont des rois

Des ducs, des princes,
Comtes, barons
Ils ont des provinces,
Ils ont fleurons:
Mais, qui qu'en grogne,
Aux plus lurons
Lui, sans vergogne,
Prend, taille et rogne
Leurs écussons.

Grand, petit
Tout finit ;
Loi suprême !
Hugo même
La subit
Vivace
hier
Il passe
Pair. »

(Parodie du poème des Djins du recueil des Orientales publié en 1829).

Mr. V.H., la plus forte tête romantique par Benjamin.
Publié dans le Charivari du 12/10/1836
Collection privée

Cette planche consacre Victor Hugo comme chef du mouvement romantique en littérature.

La représentation de son immense front marquera les esprits et inspirera bien d’autres dessinateurs. On aperçoit les tours de Notre-Dame en bas, à gauche.

Hugo est représenté de face, assis dans un fauteuil, comme dans le tableau d’Auguste de Châtillon (1836). Ce tableau a été lithographié
par Benjamin la même année.

Mr. V.H., la plus forte tête romantique par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique
Portrait de Victor Hugo

Théophile Gautier (1811-1872)
Publié dans le Charivari du 19/07/1839
Paris-Musées, Maison de Balzac

« Théophile Gautier est de ce poil énorme 
Né coiffé ! ... quel toupet puisqu’il n’est amoureux
Systématiquement que de la belle forme,
Il devrait bien changer celle de ses cheveux. »

Théophile Gautier est représenté ici dans sa période romantique, « jeune France ». Gautier  était connu pour sa tenue négligée et ses fantaisies vestimentaires exotiques.

Dans ce portrait, souvent reproduit depuis, Benjamin le représente de manière peu flatteuse avec sa chevelure descendant au bas du dos et sa denture disgracieuse. Il est coiffé d’un chapeau de peintre, allusion à ses  talents de dessinateur et de peintre amateur.

Le quatrain, sous le dessin, raille sa chevelure négligée s’opposant au souci de la perfection formelle manifestée dans ses  poèmes.

Ce portrait, regravé sur cuivre, figure en frontispice des œuvres poétiques de Gautier (1873).

Théophile Gautier connaissait Benjamin qui l’avait accompagné lors de son voyage en Algérie, au mois d’août 1845.

Théophile Gautier par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique
Dominique Ingres par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Dominique Ingres (1780-1867)
Publié dans le Charivari du 27/05/1842
Paris-Musées, Maison de Balzac

« Grand Ingres qui pourrait décapiter ta gloire ?
Tant que le gris vivra dans l’humaine mémoire,
On parlera de tes pinceaux.
Et le jeune avenir sans nous porter envie,
Se dira : tout hélas ! n’est pas rose en la vie
En contemplant tes froids tableaux. »

Épître de Victor Hugo à Mr Ingres.

Dans sa jeunesse, Ingres fut second violon à l’Opéra de Toulouse. Il est représenté, un violon accroché à la ceinture, en train de peindre le portrait du compositeur Luigi Chérubini et la muse de la poésie lyrique (1842).

Juché sur un piédestal, sur lequel on lit « Raphaël II », il est encensé par la foule de ses admirateurs agenouillés à ses pieds. En haut, à gauche, un panneau accroché au mur indique « à la couleur grise, Monsieur … successeur de Raphaël, Michel-Ange et Cie », et plus bas, un graffiti, « mort aux coloristes ».

Ce graffiti fait allusion à la querelle entre les peintres classiques, comme Ingres, faisant prévaloir le dessin sur la couleur et les coloristes comme Delacroix.

Le poème sous le dessin « épître de Victor Hugo » est apocryphe.
Certains auteurs ont pu faire un parallèle entre l’art d’Ingres et celui de Benjamin. Tous deux étaient de fins portraitistes cherchant à exprimer dans leur dessin le caractère de leur modèle. Comme peintre, également, Benjamin se situe dans la tradition picturale d’Ingres, faisant prévaloir le dessin sur la couleur.
Dans Le Panthéon charivarique, Benjamin a fait une place à part à Ingres en travaillant particulièrement la composition du portrait du Maître et en plaçant son portrait à la fin de la série, juste avant son propre autoportrait.

L’autoportrait d’Ingres, ci-contre, réalisé en 1839, permet d’apprécier la ressemblance du portrait-charge de Benjamin à la physionomie du Maître.

Autoportrait de Dominique Ingres
Honoré Daumier par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Honoré Daumier (1808-1879)
Publié dans le Charivari du 18/01/1839
Paris-Musées, Maison de Balzac

« Daumier fut le peintre ordinaire
Des pairs, des députés, et des Robert Macaire.
Son rude crayon fait l’histoire de nos jours.
O l’étonnante bouille, o la bonne figure !
Je le crois pardieu bien, car Daumier est toujours,
Excellent en caricature. »

Daumier, l’air juvénile, le nez en l’air, est représenté avec un carton à dessin sous le bras qui contient la série  des Robert Macaire qui  connut un grand succès.
Théodore de Banville donne cette description  de Daumier : « j’admirai son visage éclatant de force et de bonté, les petits yeux perçants, le nez retroussé  comme par un coup de vent  de l’idéal, la bouche fine, gracieuse, largement ouverte, enfin toute cette belle tête de l’artiste ... ».

Collaborateur du Charivari et de La Caricature, Daumier est l’auteur de caricatures politiques et de très nombreuses séries illustrant les mœurs  de ses contemporains.

Né en 1808, à Marseille, Daumier fut certainement le camarade de Benjamin.

Grandville (1803-1847)
- Jean-Ignace Isidore Gérard, dit -
Publié dans le Charivari du 25/01/1839
Paris-Musées, Maison de Balzac

« Le menton de Grandville en pointe s’amoindrit
Comme l’adroit crayon que finement il taille,
Et qui plein d’humour sous ses doigts peint et raille,
Son menton est encore moins fin que son esprit. »

Grandville fut le contemporain de Benjamin et de Daumier et collabora comme eux au Charivari et à La Caricature. Il fut aussi l’illustrateur renommé d’ouvrages, comme les Fables de La Fontaine, les Fleurs animées, Un Autre monde.

Né en 1803, il mourut prématurément, comme Benjamin, en 1847.

Grandville par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

Emile Marco de Saint-Hilaire (1796-1887)
- Emile-Marc Hilaire, dit -
Publié dans le Charivari du 18/03/1842
Collection privée

« Plein d’un belliqueux déli…re
Ce troubadour tout frrrançais,
C’est l’Homère de l’empi..ire,
Jeune page du palais .
C’est Marco de Saint-Hilai…aire
Qui chante sur tous les tons,
Les agréments de la guer…erre,
Aux doux échos des feuilletons (ter). »

Auteur de feuilletons et de petits ouvrages de fantaisie, se prétendant page à la Cour Impériale (ce qui est incertain), il devint le spécialiste et l’historien de l’épopée napoléonienne à laquelle il consacra plusieurs ouvrages à succès, dont Souvenirs intimes du temps de l’Empire (1838-1839).

On aperçoit les tomes de cet ouvrage (rebaptisé « Blagues intimes »), rangés sur l’étagère en second plan, surmontée d’une statue de l’Empereur. A gauche, en bas, on aperçoit également une scène napoléonienne.

Emile Marco de Saint-Hilaire par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique

L'intégralité du Panthéon

« Hugo !!!
Cet homme
In folio
Dégomme
Rimeurs
De Rome
Auteurs
Qu'on nomme
Ailleurs

Sa puissance
Est immense
Il condense
Mort et danse
Rire et pleurs
Il mélange
L'homme et l'ange,
Et la fange
Et les fleurs

Il est grand, il est grand mes frères
Il a sous ses pieds les palais
A ses genoux les ministères,
Sous la main les sociétaires
De ce bon théâtre français,
Son vaste front rayonne et verse la pensée
Sur la foule qui boit, attentive et pressée,
La manne de son verbe et le bruit de sa voix.
Car lui, c'est l'Empereur! - Les autres sont des rois

Des ducs, des princes,
Comtes, barons
Ils ont des provinces,
Ils ont fleurons:
Mais, qui qu'en grogne,
Aux plus lurons
Lui, sans vergogne,
Prend, taille et rogne
Leurs écussons.

Grand, petit
Tout finit ;
Loi suprême !
Hugo même
La subit
Vivace
hier
Il passe
Pair. »

Un spectateur assidu de la vie littéraire et artistique

Alphonse de Lamartine (1790-1869)
Portrait non publié
Gallica-BnF

« Hélas, avec son ange des routes éternelles
Lamartine est tombé sous ses discours confus,
Pour rêver politique on croit qu’il a des ailes
Mais quand il fait des vers on sent qu’il n’en a plus »

Une cent-unième planche aurait dû figurer au Panthéon charivarique : le portrait charge de Lamartine, en ange déchu.
Annoncée par Le Charivari du 31 mars 1842, pour être publiée la semaine suivante, elle n’obtint pas l’autorisation de paraître. La raison de ce refus n’est pas connue, mais l’on sait que Lamartine s’opposait à la publication de caricatures le représentant.
Lamartine est dessiné avec des ailes, un exemplaire de ses discours politiques dans chaque main, tombant, tête première, sur la chambre des députés.

Sous le dessin, le quatrain, d’une lecture un peu ardue, fait allusion à la carrière politique et l’œuvre poétique de Lamartine. Homme politique influent, ami du peuple et épris d’idéal, il savait par ses discours rallier les foules. Poète tout aussi célèbre, il connut un échec auprès du public avec la publication, en 1838, de son ouvrage « La Chute d'un ange », qui présentait des faiblesses de versification.  Dans un  texte publié dans la Revue des deux mondes de 1838, le critique littéraire Gustave Planche  préfigure  parfaitement l’idée exprimée par Benjamin : « Fût-il le premier orateur, le premier homme d’Etat de son temps, dès qu’il se montre à nous comme poète, il n’a pas le droit de nous donner des vers improvisés dans ses moments perdus ».


Malgré son opposition de principe, Lamartine accepta de figurer
dans le Grand chemin de la postérité, il est vrai de manière plus
flatteuse que dans le portrait du Panthéon charivarique.

On l’y voit « livré à ses méditations poétiques, politiques 
et catholiques »
.

Alphonse de Lamartine par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique
Alphonse de Lamartine - Détail du Grand chemin de la postérité de Benjamin Roubaud

Paris-Musées, Maison de Victor Hugo

Paris-Musées, Musée de la vie romantique

Reproduction des 100 planches de l’Album du Panthéon charivarique, exemplaire de Gallica-BnF.
(Cliquez sur les vignettes pour plus de détails)

Paris-Musées Maison de Balzac

Le titre

la fonction

le texte

Louis Desnoyers par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Agénor Altaroche par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Albert Cler par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Frédéric Soulié par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Charles Philipon par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Berthaud par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Jules Janin par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Albéric Second par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Eugène Guinot par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Louis Viardot par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Gilbert Duprez par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Pierre-Chéri Lafont par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Pierre-François Beauvallet par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Jacques-Hippolyte Rolle par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Armand Dutacq par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Pierre-Martinien Toussez dit Bocage par Benjamin Roubaud - Panthéon charivarique Alexandre Dumas par Benjamin Roubaud - 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