Suivant immédiatement la fin de la publication du Panthéon charivarique, Benjamin dessina, en 1842-1843, le Grand Chemin de la postérité qui renforça encore sa notoriété.
Il s’agit d’une série de trois grandes planches lithographiées tout en longueur (chacune de 140 x 27 cm) mettant en scène sous forme de cortèges animés et humoristiques les célébrités du monde littéraire et artistique de l’époque.
Ce type de présentation en cortège avait été utilisé, peu avant, par Grandville dans sa Course au clocher académique en 1839. Il fut repris par Nadar, dans son Panthéon en 1854 et par Marcellin dans sa Revue comique de l’année 1857.
Benjamin a mis en scène, dans ces trois planches, de manière très vivante, plus de 140 personnages, en pleine action, avec référence à leur nom, à leur théâtre, en agrémentant le tout de quelques formules humoristiques, allusions et bons mots. On y retrouve un grand nombre de personnages ayant déjà figuré dans les portraits-charges du Panthéon charivarique. Le dessin est travaillé, précis et expressif et fourmille de détails.
La première planche met en scène les hommes de lettres, romanciers, auteurs dramatiques, feuilletonistes et journalistes.
La deuxième est la charge des artistes du Théâtre Français, de l’Odéon, de la Porte Saint-Martin, de la Gaîté, de l’Ambigu, du Cirque.
Enfin, la troisième est la charge des artistes de l’Opéra, de l’Opéra-Comique, du Gymnase, du Vaudeville, des Variétés.
La planche relative aux hommes de lettres, romanciers, auteurs dramatiques, feuilletonistes, journalistes est la plus connue des trois.