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Quelques tableaux en Algérie

Scène de combat en Algérie, 1843
Huile sur toile ( 35 X 28 cm). Collection privée

Benjamin Roubaud avait longuement séjourné en Algérie et suivi les campagnes de l’Armée d’Afrique. Disposant d’une connaissance approfondie du pays, il peignit avec réalisme et fidélité des scènes de la vie militaire, mais aussi de la vie quotidienne de la population locale, se distinguant ainsi de bien d’autres peintres prisonniers d’une vision conformiste et artificielle de l’Algérie. Ses tableaux exposés au Salon annuel du Louvre furent remarqués et affirmèrent ses qualités de peintre. Malheureusement, sa mort interrompit brutalement cette série de succès.

Ce petit tableau figure une scène de combat féroce, dans cette guerre où les tribus arabes très mobiles, formées de nuées d’excellents cavaliers, menaient une guerre de harcèlement, surgissant à l’improviste (comme ici, des hauteurs), tendant des embuscades, attaquant en nombre les troupes de l’Armée Française, moins mobiles mais puissamment armées.

Le Retour de S.A.R. Mgr le Duc d'Aumale dans la plaine de la Mitidja, après la prise de la Smalah d'Abd el-Kader

Ce grand tableau (3,60 x 2,60 m) fut exposé au Salon du Louvre de 1844. Il évoque la prise de la Smalah (communauté itinérante de plusieurs milliers de personnes, attachée à l’Emir et le suivant dans ses déplacements), par le Duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe, le 16 mai 1843.
Acquis par l’Etat, il rejoignit d’abord la Galerie historique du Château de Versailles, puis le Musée Franchet d’Esperey, à Alger, en 1930. Il disparut après l’indépendance de l’Algérie, en 1962, et nous ne le connaissons que sous forme de lithographies de l’époque, ou de photos prises au Musée d’Alger vers 1930.

Photo du tableau prise au musée d’Alger. Archives départementales des Bouches du Rhône

Cette  photo du tableau, quoique de qualité médiocre, nous montre avec  pittoresque et détails la déroute de la Smalah regagnant, sous l’escorte de l’armée française, la plaine de la Mitidja où elle sera détenue prisonnière, tandis que l’Emir et sa garde réussirent à s’échapper. Dans cette cohue en marche, de plusieurs milliers de personnes, on distingue les enfants, les femmes, certaines assises sur des dromadaires, les vieillards, ainsi que les troupeaux d’ovins et de bovins.

Collection privée

Ci-dessus une lithographie reproduisant le même tableau de Benjamin. Elle est issue de l’ouvrage La Galerie historique de Versailles (1838 -1849) et a été dessinée, à l’époque, par le peintre Philippoteaux qui a pris quelques libertés avec l’original.

Le tableau reproduit ci-dessous est approchant de celui du Musée d’Alger. Il s’agit probablement d’une version préparatoire, signée, mais de dimension nettement inférieures (1,3 x 1 m).

Prise de la Smalah 1843. Collection privée

L’enlèvement de la cantinière (1843)
Huile sur toile (62 X47 cm), non signée. Collection privée.

Ce tableau, non entièrement achevé et non signé, a pu servir de modèle pour le tableau « Partie », exposé avec son pendant  « Revanche », au Salon du Louvre de 1843 et qui est ainsi décrit dans le journal Le Siècle du 31 mars 1843 :

« deux cavaliers hadjoutes enlèvent une vive et hardie cantinière, qui crie et se débat et saisit l’un d’eux assez brusquement au menton. Les deux cavaliers aux yeux étincelants  s’applaudissent de leur prise et s’enfuient au galop. C’est la partie, voici la revanche. Un grenadier de l’infanterie légère ramène au pas de son cheval un bédouin et sa femme qu’ils a faits prisonniers dans une razzia. Il faut voir de quel regard triomphant le conquérant examine sa prisonnière….. »

Le deuxième tableau « Revanche » n’est pas localisé et son image n’est pas disponible.

Un bivouac de spahis
Huile sur toile (  45 X38 cm) 1846, non signée. Collection privée.

Il s’agit d’une esquisse ayant dû servir pour une autre œuvre.

Notamment, on retrouve  une scène très voisine dans un des motifs de la planche 2, inversée, de l’Album d’Afrique sous l’intitulé « Bivouac de spahis ».

Collection SP Loya

Une Fête mauresque aux environs d’Alger (1845)
Huile sur toile. Localisation inconnue

Ce tableau (huile sur toile de 130 x 160 cm), exposé au Salon du Louvre de 1845, connut un réel succès et fut acquis par le roi de Wurtemberg. Après avoir fait partie de la collection Dominique Durand, sa localisation actuelle est inconnue. Le Musée des Beaux-Arts de Dijon en possède une esquisse sur bois. 

Outre la finesse des aperçus de paysage qu'il restitue, le tableau est remarquable par la richesse et le détail des costumes indigènes.

On remarque, dans le bas à gauche du tableau, 4 personnages figurant par ailleurs dans les 20 grandes planches de la "Galerie royale de costumes, Algérie", dessinée et lithographiée par Benjamin. Il s'agit du Juif d'Alger, de la Demoiselle juive,  et des deux Enfants juifs.

Détail gauche de La Fête mauresque

Juif d’Alger
Collection SP Loya

Demoiselle juive
Collection SP Loya

Enfants juifs
Collection privée

Le Musée des Beaux-arts de Dijon possède une esquisse (huile sur bois de 18 x 26cm) de La Fête mauresque.

MBA de Dijon