Cet album comprend 3 séries de lithographies en noir et blanc, publiées de 1842 à 1846. Avec au total 25 portraits des officiers de l’Armée d’Afrique et le portrait de l’émir Abd el-Kader. Il s’agit de grandes planches au format 55 x 36 cm.
Dans son ouvrage sur « L’iconographie historique de l’Algérie » (1930), qui reproduit quelques-uns de ces portraits, Gabriel Esquer écrit : « il n’y a pas d’autre collection de portraits que celle dont Benjamin Roubaud est l’auteur. Tous ces portraits sont d’une fidélité photographique».
Couverture de l’album Souvenirs d’Afrique — Militaires — 1e livraison comprenant 12 planches (1842) Collection privée
On remarque, à gauche, assis sous la grande tente le lieutenant-général Bugeaud, discutant avec les généraux Changarnier et Ben IsmaÏl et, à droite, Benjamin en train de dessiner la scène.
Le lieutenant-général Bugeaud (1842) Archives nationales d’Outre-Mer
Il ne sera maréchal qu’en juillet 1843, après la prise de la Smalah d’Abd el-Kader. Il fut nommé Gouverneur général de l’Algérie en 1840. Fin stratège, il conduisit, à partir de 1841, avec méthode et succès, les opérations de conquête de l’Algérie, tout en affichant son souci d’organiser et de mettre en valeur le pays, notamment son agriculture. Ses méthodes guerrières, parfois brutales, comme la pratique de la terre brûlée, ou les enfumades, furent critiquées, notamment par l’opposition au Gouvernement.
L’émir Abd el-Kader (1842) Collection privée
Après avoir rallié à sa cause la plupart des tribus arabes, l’émir Abd el-Kader mena une lutte acharnée contre le conquérant français, obtenant quelques succès. Ce n’est qu’en 1847 qu’il se soumit à l’autorité française, avant d’être retenu prisonnier en France, notamment au château de Blois.
Ce fin portrait reflète la force morale et spirituelle émanant de l’Emir.
Le commandant Daumas (1842) Archives nationales d’Outre-Mer
Directeur des affaires indigènes de l’Algérie, il organisa les bureaux arabes, formule d’administration des populations tribales associant les notables indigènes locaux. Ces bureaux jouèrent un grand rôle dans la colonisation de l’Algérie.
Il assista aux obsèques de. Benjamin le 15 janvier 1847.
Ayant appris l’arabe, et étudié la géographie, l’histoire, la culture et les mœurs de l’Algérie, il écrivit de nombreux ouvrages didactiques sur ce pays.
Le général Mustapha ben Ismaïl (1843) Archives nationales d’Outre-Mer
Placé par les turcs à la tête du territoire des Douair et des Sméla dans la province d’Oran, il se rallia à la France vers 1836.
Alors déjà âgé de plus de 70 ans, il joua un rôle essentiel au côté de l’armée française dans la lutte contre Abd el-Kader qui était aussi son ennemi personnel.
Possédant une grande expérience de la guerre, vaillant, avisé et loyal, il fut nommé général en 1837, puis promu officier de la légion d’honneur en 1842.