Derrière Louis-Philippe, également à cheval sur le coq, on aperçoit Ferdinand-Philippe, duc d’Orléans, son fils ainé, alors âgé de 24 ans, reconnaissable à son visage allongé, son collier de barbe et son bicorne. Affichant un air fort réjoui, il soutient son père, tout en retenant la ceinture de feuilles de vigne masquant le bas ventre royal.
Ferdinand-Philippe, prince libéral, populaire, périra tragiquement, le 13 juillet 1842, dans un accident de calèche.
En arrière-plan, on distingue Jean-Pons Guillaume Viennet, homme de lettres et poète, ami proche de Louis-Philippe. Une lyre à la main, assis sur un âne, il figure le dieu Silène, père adoptif de Bacchus, qui, en ivresse perpétuelle le suivait partout, en chevauchant un âne. Son intronisation sur l’âne de Silène est une allusion à sa visite, le 8 août 1833, à Estagel, dans les Pyrénées Orientales, au cours de laquelle il fit halte dans une auberge Les opposants politiques du lieu amenèrent devant l’établissement un troupeau d’ânes qu’ils excitèrent pour les faire braire tous ensemble. Cet épisode fit longtemps la joie de la presse d’opposition.
Enfin, sur le devant de la scène, Madame (ou Mademoiselle) Adélaïde d’Orléans, sœur cadette du roi, et sa précieuse conseillère, déguisée en ménade, ou bacchante, esquisse un pas de danse tout en s’enivrant d’un verre de cerises à l’eau-de-vie qu’elle tient de la main droite. Madame Adélaïde était réputée pour ses connaissances gastronomiques et son goût pour les fruits accommodés à l’eau-de-vie, notamment les cerises.
Venons-en au titre de la lithographie « Verse, verse, verse encore ». L’expression se retrouve dans plusieurs chansons anciennes, ainsi que dans la comédie-vaudeville de Scribe et Warner, « Les Moralistes », créée en 1829, dont Benjamin a pu s’inspirer.